Parle-moi ! que ta voix me touche !
Chaque parole sur ta bouche
Est un écho mélodieux.
Quand ta voix meurt dans mon oreille
Mon âme résonne et s'éveille
Comme un temple à la voix des dieux.
Un soufle, un mot, puis un silence,
C'est assez : mon âme devance
Le sens interrompu des mots
Et comprend ta voix fugitive
Comme le gazon de la rive
Comprend le murmure des flots.
Un son qui de bouche expire
Une plainte, un demi-sourire
Mon coeur entend tout sans effort
Tel, en passant par une lyre
Le souffle même du zéphire
Devient un ravissant accord.
LAMARTINE